Vendredi 8 septembre, le président de la Région Laurent Wauquiez est allé à la rencontre des deux premiers médecins salariés, installés au Rouget-Pers.
Ramener des médecins dans les territoires ruraux
Même si elle n’est pas compétente en la matière, la Région s’est engagée depuis 2016 dans la lutte contre les déserts médicaux, afin que tous les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes aient accès à une offre de soin décente.
En lien avec les Départements les plus touchés, comme le Cantal et l’Ardèche, la Région a créé un Groupement d’intérêt public (GIP), « Ma Région ma Santé », afin d’embaucher directement des médecins, comme le permet la loi 3DS. Le Département de la Haute-Loire a également adhéré au GIP ; le Département de l’Allier est en cours de réflexion.
Le 8 septembre 2023, le président de la Région Laurent Wauquiez s’est rendu au centre de santé du Rouget-Pers, dans le Cantal, pour rencontrer les premiers médecins salariés par la Région. La commune figurait parmi les quatre territoires en tension médicale identifiés par le département, chacun devant donner lieu à la création d’un centre de santé, dont deux prioritaires : celui-ci en 2023, et Chaudes-Aigues Saint-Urcize début 2024.
On n’a pas le droit de ne rien faire face à une France à deux vitesses. Je ne veux pas que les habitants des territoires ruraux soient bloqués. Le GIP nous a permis d’installer deux médecins, de sauver la pharmacie et de remettre en route la maison de santé, c’est une première. Il n’y a pas de solution miracle et il faut se battre. Les médecins sont intéressés par le salariat : on y va. Les infirmières veulent monter en compétences : on y va. On veut mettre en place des bus qui vont sillonner le territoire avec des médecins : on y va. On peut aussi utiliser la visio, même si ce n’est pas l’idéal, mais je préfère ça que rien. Il faut aller chercher toutes les solutions et ne pas accepter la fatalité des territoires ruraux, ça je n’en veux pas dans ma région, même si normalement, c’est à l’État de prendre en charge la santé. Nous avons l’avantage d’avoir une région bien gérée avec des moyens, alors on y va et on donne de l’espoir aux territoires ruraux. »
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Financé par la Région à hauteur de 200 000 € en 2018, le centre de santé du Rouget-Pers était prioritaire car sans médecin depuis 2 ans, et le dernier médecin exerçant sur la commune étant parti à la retraite en juin 2023. Le bâtiment est aujourd’hui la propriété de la Communauté de communes du Rouget, qui met à disposition du Département les locaux. L’installation du matériel technique et médical est le résultat de la collaboration entre les services de la Région et du Département.
Pour le fonctionnement du centre de santé, trois recrutements ont été réalisés par le GIP : deux médecins diplômés de la faculté de Clermont-Ferrand, ainsi qu’une secrétaire médicale.
- Médecin à temps plein au centre, le docteur Marie Barrière réalise des consultations gynécologiques et assure un suivi auprès des nourrissons. Elle maintient une petite activité hospitalière au centre hospitalier d’Aurillac sur sa spécialité, l’obésité infantile.
- Son confrère, le docteur Lionel Guerquin, est spécialisé en gériatrie et exerce à temps partiel au centre. Il consacre l’autre moitié de son temps à son poste de médecin coordinateur de trois Ehpad sur le Cantal. Il est également maitre de stage universitaire et peut accueillir un interne en stage au cabinet.

© Kylian Debbache
Le centre de santé du Rouget-Pers
-
0
recrutements
-
0
consultations en un mois
-
0
patients inscrits
Des médecins très attendus
Depuis son ouverture le 1er août, le centre de santé a permis aux médecins d’effectuer 514 consultations, et à 900 patients de s’inscrire pour être suivis, des chiffres qui illustrent bien le besoin d’une offre de soin sur le territoire et qui entraînent la perspective d’un recrutement d’un troisième médecin. En effet, les patients ne se concentrent pas uniquement sur la commune, mais également les communes environnantes : Boisset, Cayrols, Parlan, Roumégoux, Glénat, La Ségalassière, Omps, Saint-Saury.
Par ailleurs, les médecins réalisent régulièrement des visites à domicile grâce au véhicule de service mis à disposition par le GIP. Des plages de soins non programmés sont proposées par le centre de santé, pour les urgences modérées. Salariés du GIP, les médecins reçoivent un salaire basé sur la grille de la fonction publique hospitalière, en fonction de leur ancienneté, qui oscille entre 4 500 et 6 000 € nets par mois.
Les deux médecins travaillent en lien avec les professionnels paramédicaux présents au sein de la maison de santé : deux cabinets infirmiers, un kinésithérapeute, un cabinet dentaire, une orthophoniste et une pédicure-podologue.
Une dizaine de sites identifiés
Les travaux se poursuivent dans le Cantal avec la perspective de l’ouverture d’un futur centre à Chaudes-Aigues d’ici le printemps 2024. En Ardèche, l’objectif est l’ouverture à terme de six centres, dont deux d’ici la fin de l’année 2023 à Saint-Marcel-d’Ardèche et Ardoix. En Haute-Loire, les sites prioritaires pour l’installation de médecins sont en cours d’identification.
Ce GIP s’inscrit dans la dynamique du Plan régional de santé composé de dispositifs ayant vocation à réduire les inégalités territoriales en matière d’accès aux soins. En effet, la salariat des médecins permet de favoriser l’attractivité des territoires : il est garant d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, il soulage les médecins des tâches administratives grâce à l’embauche d’une assistante, assure une stabilité de la rémunération et permet un emploi du temps encadré, aves des congés payés. Le salariat facilite l’installation et le quotidien des praticiens et constitue un nouveau mode d’exercice attractif pour les jeunes générations de médecins. Il est un dispositif parmi d’autres (aide à la primo installation, bourses aux internes, aides aux maisons de santé) permettant de remplir cet objectif.