La Région intensifie son engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes avec un nouveau plan régional adopté à l’unanimité en assemblée plénière.
Prévention des violences sexuelles et sexistes
La Région se mobilise depuis 2016 contre les violences faites aux femmes. Entre 2016 et 2022, le total des subventions octroyées s’élève à 716 076 € pour soutenir les associations œuvrant pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes.
En 2022 et 2023, les efforts ont été concentrés sur la sensibilisation et la prévention des publics, et plus particulièrement des jeunes via les violentomètres distribués à 210 499 élèves dans les lycées publics (à court terme dans les lycées privés). Cet outil pédagogique diffusé par la Région à tous les élèves des lycées publics et privés permet aux jeunes d’interroger leur relation amoureuse et de comprendre si elle est non violente et basée sur le consentement. Des cours d’autodéfense à destination des femmes victimes de violences, pour les lycéens, dans les entreprises et les associations sont également proposés.
La Région a mis la prévention des violences sexuelles et sexistes au cœur des objectifs prioritaires de ses appels à projets 2023-2024, en matière d’enseignement supérieur.
Cet automne 2023 a également vu le lancement des premiers ateliers « Sport d’autodéfense » faisant suite à l’appel à manifestation d’intérêt lancé le 2 janvier 2023. Objectif : faire émerger des projets, permettant aux femmes victimes de violences d’apprendre à se défendre contre un agresseur dans leur intégrité physique et psychologique.
En 2023, ce sont ainsi 151 000 € qui ont été attribués au total pour des actions mises en œuvre par les universités et grandes écoles sur tout le territoire régional : dispositifs globaux de prévention, formation « d’étudiants-veilleurs », mise en place d’une unité d’enseignement. La commission permanente du 20 octobre 2023 prévoit de reconduire cette priorité dans les appels à projets 2024.
Les nouvelles mesures du plan régional de lutte contre les violences faites aux femmes
L’effort engagé par la Région doit être poursuivi : en France, chaque année, ce sont 213 000 femmes qui sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint. Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de ce dernier. 118 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint au cours de l’année 2022.
La Région soutient la maison des femmes
Dans le cadre de nouvelles actions de son plan régional de lutte contre les violences faites aux femmes, la Région accompagne désormais les projets de création de lieux d’accueil des femmes :
- implantés dans des établissements de santé (publics ou privés) avec activités d’urgences et de gynécologie-obstétrique ;
- qui proposent des prestations élargies en partenariat avec d'autres acteurs (médecine de ville, police, justice, aide sociale) ;
- qui intègrent au moins une association de soutien aux femmes.
La Région apportera son soutien dans la limite d’un projet par département et à des projets intégrant un volet sanitaire labellisé par l’Agence régionale de santé (ARS), en lien avec la réponse hospitalière finançant jusqu’à 50% des coûts de travaux d’aménagement, avec une subvention maximale de 200 000 € par projet.
Objectif : avoir une approche pluridisciplinaire pour simplifier les démarches des femmes et offrir un parcours d’aide adapté à leurs besoins. Les victimes entreront par le soin et seront ensuite orientées vers des associations. Pour rappel, le Grenelle des violences conjugales de 2019 a conclu à la nécessité de renforcer l’action territoriale par le déploiement de « dispositifs dédiés à la prise en charge des femmes victimes de violences. »
Davantage de boutons d’alerte connectés et invisibles distribués
Conçus et produits dans le Rhône, les boutons d’alerte Monsherif ont reçu le prix Tech for Women en 2021. Ils permettent aux femmes victimes de violence d’alerter discrètement des proches et d’enregistrer la conversation. Acquis par la Région, 755 boutons ont déjà été distribués gratuitement sur les douze départements à une vingtaine d’associations du territoire qui agissent contre les violences faites aux femmes. À travers un appel à candidature auprès de 49 associations de lutte contre les violences faites aux femmes, la Région fait désormais le choix de renforcer cette expérimentation et d’élargir les modalités d’accès et de mise à disposition gratuite des boutons d’alerte pour aider plus de femmes :
- intégrer un bouton dans les box « J’agis pour elles » en cours de construction par la Région, visant à sensibiliser les entreprises et orienter les femmes vers les associations d’aide ;
- mettre à disposition un bouton pour les femmes hébergées grâce à l’aide régionale au logement des femmes victimes de violences ;
- allouer des boutons aux Centres communaux d’action sociale, où les travailleurs sociaux soutiennent les femmes en situation de grande fragilité via un appel à manifestation ;
- distribuer des boutons aux services de médiation familiale des communes et des intercommunalités, ainsi qu’aux référents « violences faites aux femmes » des gendarmeries et des commissariats ;
- permettre la diffusion des boutons à tous les publics victimes de violences intrafamiliales.
La Région renforce son aide au logement des femmes victimes de violence et leurs enfants
À ce jour, la Région a contribué à ouvrir et réserver aux femmes victimes de violences 210 logements d’urgence ou à vocation d’accueil temporaire pour un montant global de 3 039 330 €. Afin de créer plus d’hébergements d’urgence à destination des femmes victimes et leurs enfants la Région Auvergne-Rhône-Alpes va :
- pérenniser et élargir l’aide au logement des femmes victimes de violences, seules et avec enfants ;
- ouvrir le dispositif d’aide au logement d’urgence à tous les publics victimes de violences intrafamiliales ;
- expérimenter le soutien aux investissements dans les centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales agréés par le ministère de la Justice.
Objectif : Protéger les victimes, prévenir la récidive, coordonner les services, et faciliter l’hébergement sûr en cas d’éviction du conjoint violent.