Porté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le projet de ligne de Bus à haut niveau de service (BHNS) reliant Trévoux à Lyon, s’accélère. Les études techniques s’achèvent et des interventions de terrain préparatoires à l’aménagement de la ligne sont lancées.
S’inscrivant dans le cadre du Service express régional métropolitain de l’agglomération lyonnaise, le projet de ligne de Bus à haut niveau de service (BHNS) offrira un service de transport public de qualité pour créer une alternative fiable à la voiture. Il ambitionne de contribuer de manière notable à la décarbonation des mobilités sur un territoire où les axes routiers sont saturés. La flotte sera constituée de 10 à 15 véhicules électriques d’une capacité de 110 voyageurs chacun. Cette ligne jouera ainsi un rôle structurant dans l’accompagnement du développement (économique et résidentiel). Plus qu’un simple moyen de transport, ce projet vise à offrir un haut niveau de service pour les usagers et les habitants du territoire et repenser la mobilité dans le Val de Saône.
Un service du niveau de celui d’un TER
Le BHNS reliera Trévoux à Lyon en 1 heure à peine, Trévoux à Neuville-sur-Saône en moins de 15 min et Neuville-sur-Saône à Lyon-Part-Dieu en moins de 45 min, sans correspondance.
Cette ligne s'étendra sur 28 km, dont 15 km en reconversion de l'ancienne voie ferrée entre Trévoux et Sathonay-Camp acquise en 2022 par la Région pour un montant de 2,9 millions d’euros. Sur le reste de l’itinéraire, entre Sathonay-Camp et Lyon Part Dieu, le bus empruntera les voies pour les transports en commun existantes utilisées par les lignes du réseau TCL. Il desservira 16 communes sur son parcours. Sont annoncées les stations de Trévoux, Reyrieux Ouest, Reyrieux Centre, Parcieux/ Massieux, Genay, Neuville-sur-Saône centre, Neuville-Sud, Fleurieu-sur-Saône, Rochetaillée-sur-Saône, Fontaines-sur-Saône, gare de Sathonay, Rilleux ZI Périca, Caluire Chemin Petit, Villeurbanne Tête-d’or / La-Doua, Villeurbanne Charpennes et Lyon-Part-Dieu. Cette liaison directe entre le cœur du val de Saône et le centre de Lyon garantira des performances supérieures à celles d'une ligne de bus classique, notamment en termes de ponctualité, d'amplitude horaire (de 5 h 30 à 23 h) et de régularité (un bus toutes les 15 minutes en heure de pointe). Le haut niveau de service repose également sur l’utilisation de véhicules à grande capacité, accessibles à tous et confortables, sur les services aux voyageurs tels que la billettique et l’information en temps réel. Ainsi, le service offert sera du niveau de celui d’un TER.

Intermodalités et modalités au cœur du projet

Les stations de la ligne permettront des correspondances avec les réseaux de bus (TER, Saônibus, TCL, Cars Région Ain) notamment dans des pôles d’échanges multimodaux importants comme la gare de Sathonay-Rillieux ou Charpennes pour permettre un trajet de bout en bout en transport en commun. L’objectif est de faciliter les correspondances tout au long du trajet grâce à des aménagements sécurisés et accessibles, une information voyageur claire et des tarifs combinés pour circuler sur plusieurs réseaux avec un titre de transport unique.
Sept parkings-relais (Trévoux, Reyrieux Centre, Reyrieux Ouest, Parcieux/Massieux, Genay, Neuville Sud, Fontaines-sur-Saône) pour un total de 550 places seront également aménagés près des stations du BHNS pour encourager l’intermodalité et réduire la pollution automobile. Dotés de bornes de recharge pour véhicules électriques et d’ombrières photovoltaïques, ils répondront aux besoins actuels.
Les piétons et les cyclistes n’ont pas été oubliés dans ce projet. La voie dédiée au BHNS sera en effet ouverte aux modes doux. Dans les stations, des équipements spécifiques (consignes à vélos sécurisées, arceaux de stationnement, bornes de recharge) seront installés. Des accès complémentaires à la plateforme du BHNS pour les piétons et vélos faciliteront les cheminements vers les quartiers résidentiels, les centres-villes et les équipements voisins. Ils contribueront à l’amélioration de la circulation en mode doux entre les communes et à l’échelle locale.
Ce nouvel axe sera également connecté aux réseaux cyclables existants dans le Val de Saône (Voie Bleue, véloroutes et voies vertes de l’Ain), et dans l’agglomération lyonnaise, aux futures infrastructures du « Plan Vélo » de la Métropole de Lyon.
Le BHNS est un projet essentiel pour les mobilités du quotidien et pour favoriser une intermodalité efficace entre tous les modes de transport. C’est pourquoi, la Région porte une attention particulière à l’implication de tous les acteurs locaux et des usagers tout au long de sa conception. Il est crucial que ce projet réponde précisément aux besoins des voyageurs, afin de les inciter à abandonner la voiture. Il constituera un maillon clé du futur Service express régional métropolitain (SERM) de l’agglomération lyonnaise »
Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux transports

Des interventions préparatoires en cours

Depuis septembre 2024, la Région Auvergne-Rhône-Alpes coordonne plusieurs interventions préparatoires, préalable indispensable au lancement des travaux d’aménagement de la ligne en 2026. L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) réalise actuellement des diagnostics archéologiques préventifs entre Trévoux et Fleurieu-sur-Saône. Par ailleurs, les ouvrages d'art (ponts, viaducs, murs de soutènement, buses, etc.) ont été inspectés afin d’établir des diagnostics précis et déterminer les travaux à mettre en œuvre pour garantir la sécurité du parcours.
Les prochaines étapes
La Région doit maintenant obtenir les autorisations nécessaires délivrées par les services de l’État : la déclaration d’utilité publique et l’autorisation environnementale. Le Président a saisi les Préfectures de l’Ain et du Rhône. Un dossier présentant les impacts du projet sur l’environnement (humain et écologique), les mesures déployées pour les éviter, les réduire ou à défaut les compenser sera instruit par les services de l’État, avant le déclenchement de l’enquête publique prévue à l’automne 2025. À son issue, la Région pourra ajuster encore le projet pour prendre en compte les avis. Les travaux commenceront au troisième trimestre 2026 sous réserve de l’obtention des autorisations. La mise en service est programmée pour 2030.
Un financement quasi exclusivement régional
Estimé à 192 millions d’euros (20 millions d’études, 34 millions pour l’acquisition du foncier, 13 millions pour l’achat du matériel et 125 millions de travaux), ce projet financé majoritairement par la Région qui en est le maitre d’ouvrage, bénéficiera d’une subvention de l’État d’environ 10 millions d’euros.
Un dialogue constant avec les acteurs du territoire
Dès le lancement du projet, la Région a tenu à être au plus près des habitants et des acteurs locaux (élus, associations et grand public). 7 partenaires sont membres du comité de pilotage pour suivre l’avancée du projet : la Métropole de Lyon, le Département de l’Ain, la Communauté de communes Dombes Saône Vallée, le SYTRAL, le Syndicat mixte des transports de l’aire métropolitaine lyonnaise et SNCF Réseau.

Dès 2019, des réunions publiques étaient organisées et une maison du projet itinérante (sous forme de bus aménagé) était lancée en 2022. Depuis fin 2024, les élus et l’équipe projet de la Région rencontrent les riverains dans le cadre de permanences dans les mairies des communes directement concernées par le projet. Ces rencontres permettent de répondre à aux interrogations et d’échanger sur les grandes avancées du projet et les aménagements de la future ligne.
Rendez-vous :
- mardi 25 mars de 14 à 17 heures en mairie de Genay,
- mardi 1er avril 2025 de 9 à 11 heures à Fontaines-Saint-Martin, salle Pisé située sur le site Soliman Pacha, esplanade Charles-de-Gaulle,
- samedi 5 avril de 10 à 12 heures en mairie de Massieux.
La maison de projet itinérante reprendra la route quant à elle à compter de juin 2025.
