Le président de la Région Laurent Wauquiez a souhaité doter les établissements scolaires juifs de boutons d’alerte, remis symboliquement aux représentants des établissements jeudi 9 novembre 2023.
Depuis 2016, Laurent Wauquiez a tenu à ce que la Région Auvergne-Rhône-Alpes n’accepte aucune compromission avec l’antisémitisme. En lien avec les établissements et l’ensemble des représentants de la communauté, elle a sécurisé tous les lycées confessionnels de la région. Face à la menace sans précédent qui pèse sur nos compatriotes de confession juive depuis maintenant 1 mois, la Région va plus loin.
Première étape : la distribution de boutons d’alerte connectés
Le dispositif MonSherif, déjà expérimenté par la Région dans le cadre de son plan de lutte contre les violences faites aux femmes, est produit par Domie Digital, entreprise implantée à Marcilly-d’Azergues (69). Il permet d’alerter en toute discrétion des proches ou des personnes préalablement identifiées en cas de danger, à l’insu de son agresseur. Garantis deux ans, ces boutons ne requièrent aucun abonnement et n’engendrent aucun frais supplémentaire.
Doté de différentes fonctionnalités, le bouton d’alerte se connecte à un téléphone et permet, selon les besoins, d’envoyer un SMS, une géolocalisation, de lancer un appel de secours ou encore de déclencher un enregistrement pour la captation d’éléments matériels, si l’on se trouve dans une situation de danger.
L’école doit être un sanctuaire et nous ne pouvons pas laisser des enfants aller à l’école la peur au ventre ou renoncer à des sorties scolaires par peur d’être agressés. C’est notre responsabilité et notre devoir de les protéger, c’est terrible de devoir faire ça dans notre pays qui a connu la Shoah, mais on doit le faire. Nous sommes lucides et nous savons que la lutte contre l’antisémitisme sera un combat bien plus long et profond que les actions que nous pouvons mettre en place à notre échelle. Mais à travers elles, nous voulons envoyer un message clair à tous nos compatriotes de confession juive qui vivent dans un climat des plus délétères : vous n’êtes pas seuls. »
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Pour ces établissements, les boutons seront également reliés au service de protection de la communauté juive (SPCJ). L’outil de géolocalisation fourni par l’application permet d’identifier tous les accès aux premiers secours à proximité (postes de police et gendarmerie, hôpitaux). À terme, la Région souhaite que ces boutons soient reliés aux forces de l’ordre (commissariat et gendarmerie) pour agir au plus vite.
La Région financera l’intégralité des boutons qui seront cédés à titre gratuit aux établissements. 900 boutons ont été commandés et 355 sont déjà à disposition des écoles selon leurs besoins. Outre les boutons d’alerte, la Région va également travailler sur d’autres pistes pour sécuriser ses établissements : travaux, déplacements des élèves, accompagnement pour un audit de sécurité.
À la suite du recensement effectué auprès des lycées, 355 boutons vont être distribués dans un premier temps. Les établissements s’engagent à mettre ces boutons à disposition des personnes les nécessitant et à les accompagner dans leur utilisation.
Pour rappel, la région compte 5 lycées privés de confession juive sous contrats situés à Lyon, Villeurbanne et Aix-les-Bains. Ces 5 lycées accueillaient 560 lycéens à la rentrée 2022 :
- Lycée ORT Lyon
- Lycée Beth Hanna à Villeurbanne
- Lycée privé juif de Lyon à Villeurbanne
- Lycée Talmudique à Aix-les-Bains
- Lycée Tomer Debora à Aix-les-Bains
- d’autres établissements d’Aix-les-Bains (maternelles, collèges) et l’école juive de Grenoble.
Au total, une dizaine d’établissements recevront des boutons d’alerte.
Deuxième étape : sécuriser les transports
La Région a choisi de réactiver le dispositif de sécurité des déplacements pour les établissements publics et privés sous contrat, voté en 2019. C’est une aide forfaitaire pour accompagner les dépenses liées au déplacement de transport avec un bus dédié. Un minibus sera également offert à chaque établissement pour sécuriser les enfants dans leurs déplacements.
Enfin, la Région propose aux établissements de financer et de les accompagner dans un audit de sécurité, pour identifier leurs vulnérabilités et proposer des actions correctives adaptées, en lien avec le SPCJ. Le financement de travaux urgents de sécurisation est également envisagé.